Page:Saurin - Œuvres choisies, Didot, 1812.djvu/40

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Scène IV

Sunnon, Un Tribun, Spartacus, Noricus, Albin
Le tribun

,

À Spartacus.

La fille du consul est en votre puissance,

Seigneur.

Spartacus

Que dites-vous ?... Ô justice ! Ô vengeance !

Il l'envoyait à Rome : elle était sur un char,

Que de deux légions entourait le rempart.

Soudain nous paraissons, et, d'un cri de menace,

Défiant les Romains, qui se serrent, font face,

De toutes parts, on perce, on enfonce leurs rangs :

Bientôt au pied du char tous les chefs expirants

Ont laissé dans nos mains une si belle proie.

Noricus
À Spartacus.

Ah ! C'est le ciel vengeur, Seigneur, qui nous l'envoie.

Votre mère et mon fils vous demandent son sang,

Et, sans respect pour l'âge, ou le sexe, ou le rang,

Il faut....

Spartacus

.

Oui, je le veux, oui...

À part.

La douleur m'égare....

Les Romains m'ont appris à devenir barbare.

Noricus

Ah ! Songez...

Spartacus
l'interrompant.

Il suffit : qu'on me laisse. Mon cœur

Ne peut dans ce moment que sentir sa douleur.