Page:Saurin - Œuvres choisies, Didot, 1812.djvu/60

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Sans craindre par Crassus de m'en voir démentir.

Spartacus
d'un ton fier et ironique.

Mais il n'a député qu'en qualité de père

Ne vous chargez donc point d'un autre ministère...

Vous abaisseriez Rome en me parlant d'accord,

Et ce serait en vain. Sa ruine, ou ma mort,

Voilà tous nos traités.

Messala

Que la guerre en décide...

Mais un autre intérêt, dans votre camp me guide.

Je viens pour Émilie offrir une rançon,

Et vous pouvez vous-même en fixer le prix.

Spartacus

Non.

Spartacus ne fait point de la guerre un commerce ;

Dans mes justes projets si le sort me traverse,

Tout est fini pour moi : s'il remplit mon espoir ;

Rome et tous ses trésors seront en mon pouvoir.

Je vous rends Émilie... Oui, ma main la délivre;:

Retournez au consul ; sa fille va vous suivre.

Messala

C'en est trop...

Spartacus
l'interrompant.

Il suffit : je n'entends rien de plus.

Vous pouvez cependant annoncer à Crassus

Qu'il me verra bientôt.

Messala sort.

Scène V

Spartacus
seul.

Que cet effort me coûte !

Et j'ai pu m'y résoudre !... Ah ! Je l'ai dû, sans doute...

Il faut, belle Émilie, être digne de