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Chapitre III
Conséquences grammaticales de l’évolutions phonétique
§ 1.
Rupture du lien grammatical.
Une première conséquence du phénomène phonétique est de rompre le lien grammatical qui unit deux ou plusieurs termes. Ainsi il arrive qu’un mot n’est plus senti comme dérivé de l’autre. Exemples :
mansiō | — | *mansiōnāticus |
maison | ǁ | ménage |
La conscience linguistique voyait autrefois dans *mansiōnāticus le dérivé de mansiō, puis les vicissitudes phonétiques les ont séparés. De même :
(vervēx | — | vervēcārius) |
lat. pop. berbīx | — | berbīcārius |
brebis | ǁ | berger |
Cette séparation a naturellement son contre-coup sur la valeur : c’est ainsi que dans certains parlers locaux berger arrive à signifier spécialement « gardien de bœufs ».
De même encore :
Grātiānopolis | — | grātiānopolitānus |
Grenoble | ǁ | Grésivaudan |
decem | — | undecim |
dix | ǁ | onze |
Un cas analogue est celui de got. bītan « mordre » —