essentiellement différentes sous le rapport de la durée. La première est toujours si rapide qu’elle reste une quantité irrationnelle pour l’oreille ; c’est pour cela aussi qu’elle ne donne jamais l’impression vocalique. Seule l’implosion peut être appréciée ; d’où le sentiment qu’on reste plus longtemps sur la voyelle par laquelle elle commence.
On sait d’autre part que les voyelles placées devant un groupe formé d’occlusive ou fricative + liquide sont traitées de deux façons : dans patrem l’a peut être long ou bref : cela tient au même principe. En effet, t͐r᷾ et t͐r᷾ sont également prononçables ; la première manière d’articuler permet à l’a de rester bref ; la seconde crée une syllabe longue. Le même traitement double de l’a n’est pas possible dans un mot comme factus, puisque seul t᷾ est prononçable à l’exclusion de c᷾t.
§ 7.
Les phonèmes de quatrième aperture. La diphtongue. Questions de graphie.
Enfin les phonèmes de quatrième aperture donnent lieu à certaines observations. Nous avons vu p. 81 que, contrairement à ce que l’on constate pour d’autres sons, l’usage a consacré pour ceux-là une double graphie (w = u᷾, u = u͐ ; y = i᷾, i = i͐). C’est que dans des groupes tels que aiya, auwa on perçoit, mieux que partout ailleurs, la distinction marquée par < et > ; i͐ et u͐ donnent nettement l’impression de voyelles, i᷾ et u᷾ celle de consonnes[1]. Sans prétendre expliquer ce fait, nous observons que ce i consonne n’existe jamais sous l’aspect fermant. Ainsi on ne peut avoir un ai dont l'i͐ fasse le même effet que le y dans aiya (comparez l’anglais boy avec le français pied) ; c’est donc par position que y est consonne et i voyelle, puisque ces variétés de
- ↑ Il ne faut pas confondre cet élément de quatrième aperture avec la fricative palatale douce (liegen dans l’allemand du Nord). Cette espèce phonologique appartient aux consonnes et en a tous les caractères.