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150 LES RACINES CONTENANT UN A MÉDIAL, EN DEHORS DU GREC.

Got. hlota et hvopa. Ici ô est du degré 1. — Le parf. hvaihvop {*baiblot ne nous a pas été conservé) a gardé la réduplication, afin de se distinguer du présent. Si le germanique faisait encore la différence entre Âg et Âi, cela n'eût pas été nécessaire.

Paléoslave padq, pasq. — Lituanien môku, szôku, et aussi sans doute plusieurs verbes qui suivent à présent d'autres formations, comme kôsiu «tousser» (cf. skr. kdsaté), osziù, kôsziu, drôiiii, glôbiu, vôkiu; hôstu, stokstù. Schleicher, Lit. Gr. 235 seq.

Présent en -ya. Got. frapja, hafja, hlahja, skapja etc. ; lat. ca- pio, facio, gradior, jaeio, lacio, quatio, patior, rapio, sapio, fodio. Ces formes sont régulières (v. p. 148).

Il faut mentionner en lituanien vagiù «dérober» et smagiù «lancer», dont les infinitifs sont vôgti, smôgti.

Présents du type oIyu). Plus haut nous avons omis à dessein de parler de cette classe de présents grecs, parce qu'il convient de les traiter conjointement avec ceux des langues congénères.

En germanique c'est la formation la plus commune: got. draga, Ma^a, skaba, pvaha etc. — Le latin la préfère aux présents à voyelle longue comme vâdo, mais l'emploie moins volontiers que la forme en -io. Il a ago, cado, scabo, loquor; puis des exemples où la con- sonne finale est une sonante, alo, cano; enfin les présents rares tago, pago; olo, scato (Neue Formenl. IV 423). Les deux derniers, bien qu'ils appartiennent à la langue archaïque, sont probablement secon- daires^. — Le grec n'a que à-foj, xXdcpuj, ypàcpuj, |Liàxo)Liai, ô^O|iai, et les formes très rares dxo|uai, p\àpo|iai^. — On trouve dans les verbes lituaniens énumérés dans la grammaire de Schleicher: badù, kasù, lakù^, plakù. Enfin le paléoslave, si nous ne nous trompons, a seulement bodq et mogq.

Nous n'hésitons pas à dire que ces présents ont subi un afiai- blissement dans leur racine.

11 n'y a aucun motif pour s'effrayer de cette conséquence forcée des observations précédentes. Il est indubitable que kXùuj, XiTOfiai, et d'autres présents grecs sont des formes faibles. D'ailleurs si, plutôt que d'admettre cet affaiblissement, on renonçait au parallélisme de \r|ôuu avec Tréioiiai, Xeiiru), on arriverait, contre toute vraisemblance, à faire ou de Xriôiu ou de |udxo)iai un type à part ne rentrant dans aucune catégorie connue.

��1. On ne connatt pas le présent de rabere; celui de apere parait avoir été apio.

2. Il est douteux que Ypduu et Xduj soient pour fpaa-vj et Xao-u».

3. Dans son glossaire Schleicher donne lakiù.

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