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19Î LOI DE LA. FLEXION FAIBLE.

La portée de la question diminue du reste considérablement, si l'on songe qu'au pluriel et au duel, où règne la flexion faible, oxytons et paroxytons étaient soumis à une même loi.

B. L'expulsion se produit en vertu des lois de la flexion faible.

M. Paul a consacré une partie du travail précédemment cité à une %tude sur la déclinaison primitive des thèmes en i et en u, ou plus exactement sur l'espèce la plus commune de cette décli- naison. L'auteur montre que la dégradation du suffixe, h tous les nombres, dépend du phonème initial de la désinence : selon que ce phonème est une voyelle ou une consonne, Va suffixal apparaît ou disparaît^. Au vocatif, où la désinence est nulle, l'arien, le letto- slave, le germanique et le celtique prouvent que l'a existait {Beitr. IV 436).

C'est là ce que nous avons appelé plus haut la flexion faible (p. 175). Le principe de l'expulsion se résume pour elle dans cette loi unique: l'adjonction d'une désinence commençant par une

CONSONNE ENTRAÎNE LA PERTE DE La^ PRÉDÉSINENTIEL.

— Thèmes finissant par r et ii. —

Dans les cas où le suffixe a sa forme pleine, le ton, en sans- krit et en grec, se trouve sur Va. Il y a tout lieu de croire que c'est là l'accentuation primitive. Celle des cas faibles du pluriel sera traitée plus bas, p. 195 seq.

Nous pouvons parler tout de suite de la qualité de l'a. Les thèmes en i et en u de déclinaison faible semblent n'admettre que l'a^. Le grec présente €, le sanskrit un a bref. L'o du si. synove, Va du lit. sunaus sont des modifications secondaires de Ve (p. 64).

-man selon qu'ils sont oxytons ou paroxytons. De ces derniers on a par exemple ^émanâ, bhûmanâ, bhûmanas, yànmnas. Au contraire pretndn, prathimân, mahimân, donnent les instrumentaux prena, prathinâ, mahinà, où le rejet de l'm atteste la grande pression que subissait le suffixe. Mais hhûmanas, yâmanas, peuvent être une imitation de kàrmanas, vârtmanas, et d'autre part le paroxy- ton âçman fait en zend ashnô au génitif (Spiegel, Gramm. 156). — Les thèmes faibles yûn- et mahnon- de yiivan et maghâvan ne prouvent pas grand chose en faveur de la dégradation des paroxytons; nous avons trop peu de garanties relativement à l'ancienneté de leur accentuation. La même remarque s'appli- que aux mots comme sdMot- s<ffrfei-. Cf. saA:7i/6/»yas, Benfey, Vollst. (?rflmw. p.320. 1. On s'étonne que dans le même travail l'auteur s'efforce de tirer un parallèle entre les thèmes dont nous i)arlons et les thèmes à liquide et à nasale, parallèle que l'énoncé même de sa règle rend à notre sens chimérique.

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