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212 DÉCLINAISON HÉTÉROCLITE.

«très faibles» (plus le locatif sing.) du neutre et que les cas «moyens» et «très faibles» du masculin font pendant aux cas «moyens» du neutre. Décliné au neutre, pdnthan, patliî, ferait certainement: nom. pànthi, dat. pathné (instr. pi. pànthibhis). — De plus les formes équi- valentes path et path -\- i, contrairement à ce qui a lieu pour les neutres, coexistent d'habitude dans le même mot, la première étant employée devant les voyelles, la seconde devant les consonnes.

Le paradigme est complet pour le skr. pdnthan: pânthân-as, paih-é, path-î-bhis. La forme pathin est une fiction des grammairiens^, voy. Bôhtl.-Roth; path, pathi sont pour pnth, pnthi, cf. p. 24. Le lat. ^ow^i-, le si. pqtî, reproduisent au sein de la forme en i le vocalisme du thème en -an et nous apprennent que l'a radical de pdnthan est a^. La même racine donne le got. finpa, fanp. Sur pdnthan se décline mànthan.

Les cas «très faibles» du skr. pus-àn (ici le thème en -an est oxyton) peuvent se former sur un thème pus. Vopadeva n'admet la forme pus que pour le locatif sing. Benfey, Vollst.Gramm., p. 316.

Les autres exemples ne peuvent plus que se deviner. C'est entre autres le gr. dfE-uuv qui est opposé au lat. ax-i-s.^ au si. osï; le skr. nàktan et nâkti (on attendrait au contraire *ndktan et *7iaktî, cf. lit. naktîs) avec le gr. vukt- et le got. naht-. La triple forme se manifeste aussi dans le gr. x^P- X^ip- (pour *X£pi-) et *x£pov (dans buffx^pciîvuj de *buax^pujv). En zend \shapan «nuit» donne au nom. Xshapa, à l'ace, xshapan-em, mais au gén. xshap-o (Spiegel, Gramm. 155); le sanskrit a éliminé *ksapan en généralisant ksap.

Peut-être pati «maître» n'est-il pas étranger à cette famille de mots, ce qui expliquerait patni, udivia. Le lit. pats offre une forme sans i, et le désaccord qui existe entre l'accent du skr. pâti et celui du got. -fadi- cache bien aussi quelque anguille sous roche. La dé- clinaison de ce mot est remplie de choses singulières. En zend il y a un nomin. paiti. Cf. aussi TToffeibàuuv.

C'est à titre de conjecture seulement que nous attribuerons la naissance du thème indien nâptar (qui dans le Rig-Véda n'apparaît point aux cas forts) à l'insertion d'un -r-, semblable à celui de ydk-r-t etc., dans les cas faibles du pluriel de ndpat^, ainsi ndpt-r-bhis au lieu de naptbhis.

��1. paripanthin contient le suffixe secondaire -in.

2. Le fém. naptt prouve que Va de ndpâfam est Oj, autrement il devrait rester une voyelle entre p et t. Le lat. nepôtem a pris, ainsi ([ue datôrem, son

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