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DÉCLINAISON HÉTÉROCLITE. 211

5. Gr. fyn-ap rjn-aT-oç; zd. yâkare (gloss. zd.-pehlvi); skr. yàk-r-t yak'ué; lat. jec-ur jec-in-or-is, jocinoHs; lit. jekna. On peut conjecturer que les formes primitives sont: ya^Àk-r-t, dat. yÀk-n-Ai, ce qui rend compte de Va long du zend et du grec. Mais il est vrai que Ve du lituanien et du latin s'y prête mal: on attendrait a.

6. Gr. iJb-iup Ob-aT-oç (0); v. sax. watar, got. vato vatins', lat. u-n-da; lit. va-n-du; sl.voda; skr. tidân usité seulement aux cas obliques (nom. -ace. ûdaka). Conclusion: indo-eur. tcâ^d-ri-t), dat. ud-n-Ai. La nasale du latin et du litu- anien est évidemment épenthétique.

7. Gr. OK-iûp OK-dx-ôç; skr. çâk-r-t çak-n-é (lat. stercus). Ces formes ne s'expliquent que par une flexion primitive: sâ^k-r-t, dat. sk-n-Ai.

3' série: le thème du nom. -ace. se forme au moyen d'une finale i. — D'après ce que nous avons vu plus haut (p. 106, 107 en bas, 108) Vo des mots ôcrae, ôaréov, oOç, doit être o. Au point de vue de la dégradation du vocalisme radical, ces exemples ne sont pas des plus satisfaisants. La racine apparaît invariable.

1. Skr. âkë-i, dat. aks-n-é^. Le thème nu apparaît dans an-àks «aveugle», nomin. andk. La forme en -i donne le gr. dooe, le lit. akïs et le duel si. oéi^ l'autre le got. augo augins, où l'accentuation du thème en -cm est encore visible.

2. Skr. dsth-i, dat. asth-n-é^. Gr. ôan-voç, àaT-é{y)o-v (cf. hfd-aya), lat. os ossts (vieux lat. ossu). Les formes comme ÔOTpeov «huître» font supposer une finale r à côté de la finale -t. V. Curtius, Grdz. 209.

3. Skr. dddhi, dat. dadh-n-é. Le boruss. dadan est sans grande valeur ici: c'est un neutre en -a (Leskien, Decl. 64).

4. Skr. sâkth-i, dat. sakth-n-é. Galien rapporte un mot ÏKTop (tô tPiç TuvaiKÔç aîboîov) employé, dit-il, par Hippocrate, mais que la critique des textes paraît avoir eu des raisons d'extirper («jam diu evanuit» Lobeck, Paralip. 206). Cette forme s'accorderait cependant très bien avec sâkth-i. Doit-on comparer iivq, ia\iov, îoxi (Hes.)?

5. M. Benfey (Skr.-engl. Dict.) compare le skr. angi et le lat. inguen. Mais le mot latin, outre les autres explications proposées (v. J. Schmidt, Voc. I 81), se rapproche aussi du skr. gaghdna.

h. MASCULINS ET FÉMININS.

Nous retrouvons ici le thème en -an et le thème sans suffixe. Ce dernier peut prendre la finale i. Seulement c'est le thème en -an qui est paroxyton et qui montre la racine pleine, et c'est le thème court qui est affaibli. Ces deux thèmes se répartissent de telle manière que les cas «forts» du masculin correspondent aux cas

��1. Par une extension du thème nasal, le- dialecte védique forme akSâbhis^ Le duel akstbhyâm est encore plus singulier.

2. Le génitif consonanti([ue zend açtaçéa pourrait suggérer que le nomina- lif-accu.satif a été primitivement ast, et que asti- était réservé aux cas du pluriel. Cf. plus bas les 3 thèmes du masculin.

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