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ACCENTUATION ET VOCALISME RADICAL DES DIFF. THÈMES. 215

(acc. vrsanam) et le gr. dpcTTiv il faut admettre que l'accentuation est hystérogène. Quelques exemples ont la racine au degré 1 : gr. lépnv, Xeixnv -fivoç, TTeuOriv -fivoç.

Thèmes en -ma^n. Oxytons; racine faible. Gr. àuT|iiriv, Xï|nr|Vj^ 7Tu&|ir|V. V. p. 124, Si l'on range ici les thèmes neutres en -nian, nous obtenons une seconde série composée de paroxytons où la ra- cine est au degré 1. L'accentuation est assurée par l'accord du grec et du sanskrit, le degré 1 par les exemples réunis p. 123 seq., cf, p. 129 et 147.

Thèmes en -a^r. Oxytons; racine faible. Skr. nâr, us-âr.

Thèmes en -taiF. 1® série: Oxytons; racine faible. Gr. (à)cr- xrip, zend ç-tàr-a, lat. s-tella (Brugmann, Stud. IX 388 seq.). Des noms de parenté comme duhitâr, pitâr^, yâtâr (yntàr). — 2® série: Paro- xytons; racine au degré 1. Skr. hliràtar^ gr. cppaTrip; skr. çâmstar. Le mot mcitdr et les noms d'agent grecs en -xrip soulèvent une question difficile que nous examinerons plus bas à propos du suff. ta^r.

Pour les thèmes en -aj, il serait important de savoir si la flexion primitive de chaque exemple était forte ou faible, ce que nous ignorons bien souvent. Ce qu'on peut affirmer, c'est qu'il y a des thèmes en Uii qui prennent a2 dans la racine (v. p. 81), que d'autres, comme l'indo-eur. nsâii (p. 24), et les infinitifs védiques tels que drçâye, yudhàye, affaiblissent la racine. Dans toutes les langues cette classe de mots est fortement mélangée de formes qui lui étaient étrangères à l'origine.

Thèmes en -ta^i (flexion faible). La racine est réduite, v. p. 16, 23,141; Lindner p. 76 seq., Amelung, Ztschr.f.deutschesAltert.XWlll, 206. On attend donc que le suffixe ait l'accent, mais les faits qui le prouvent n'abondent pas. En grec le ton repose au contraire sur la racine (mcTTiç, qpùSiç etc.). En germanique comme en sanskrit oxytons et paroxytons se balancent à peu près. On a en gotique ga-taurpi-, ga-kunpi- etc., à côté de ga-mundi-, ga-kundi-, dëdi- etc. M. Lindner compte 34 paroxytons védiques contre 41 oxytons (mas- culins et féminins). Les probabilités sont malgré tout pour que le ton frappât le suffixe. Nous pouvons suivre historiquement le retrait de l'accent pour mati, kirti (véd.), qui devinrent plus tard mâti, kirti. De plus gàti, yâti, rdti de gam, yam, ram, et sthiti, diti de sthâ, dû, ont dû être oxytons à l'origine, autrement la nasale sonante des

��1. La racine de pitâr peut être a^pA ou poiA; dans les deux cas il y a afTaiblissement.

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