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220 RÈGLES GÉNÉRALES QUI s'eN DÉGAGENT.

d'effets comparables à ceux qui se produisent dans les déclinaisons faibles (perte de Va^ du premier élément causée par une consonne initiale dans le second),

2. Qu'est-ce qui détermine la place de l'accent? Voilà le point qui nous échappe complètement. Le ton opte pour le suffixe ou pour la racine, nous devons nous borner à constater pour chaque formation le choix qu'il a fait^. Comme le même suffixe peut prendre et ne pas prendre l'accent {rikà^-, râ^ikui-), on prévoit que la règle sera extraordinairement difficile à trouver.

3. Relation du vocalisme avec l'accentuation.

Le ton repose-t-il sur la syllabe radicale, celle-ci apparait sous sa_ forme pleine, au degré 1 ou au degré 2.

Nous avons cherché à écarter les exceptions, dont la plus consi- dérable est le cas des thèmes verbaux en -ya. — L'affaiblissement des mots sans suffixe comme mfdh (v. ci-dessus p. 218) est d'un ca- ractère tout à fait singulier: on ne sait même à quoi le rattacher.

Le ton repose-t-il sur le suffixe, la racine est au degré réduit ou (plus rarement) au degré 2, jamais au degré 1.

Exceptions principales. Certains thèmes en -man tels que x^ijuduv, varsmdn (v. plus haut), et probablement une partie des thèmes en ■tar, puis des exemples isolés assez nombreux. Comme nous l'avons dit, les oxytons en -as tels que vj/eubriç ne constituent pas d'exception

formelle.

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Les oxytons du degré 2 auxquels la règle fait allusion ici sont presque uniquement des thèmes finissant par a (v. ci-dessus p. 214) ou des thèmes en u de flexion faible (p. 216), ainsi Xomôç, ttXoxmôç, ketû. C'est une chose curieuse que de voir les deux a se comporter différemment vis-à-vis de l'accent. Elle donnerait à penser que la naissance du phonème a^ est antérieure à la période d'expulsion. De fait, dans les syllabes prédésinentielles, il n'est jamais besoin de supposer l'expulsion d'un a2 (par l'accent), puisque, d'après ce qu'on a vu p. 201, les cas faibles des oxytons montrent a^ dans les paro-

��1. Sans cette alternative, le principe du dernier déterminant de M. Benfey et de M. Benlœw pourrait presque passer pour la loi générale de l'accent indo- européen. — M. Lindncr (Nominalbild. 17 seq.) propose pour les thèmes nomi- naux du sanskrit les deux lois suivantes (la seconde pouvant annuler l'effet de la première): 1" L'accent frappe la racine dans le nom abstrait (Verbalabstractum), et le suffixe dans le nom d'agent. 2" L'accentuation du nom répond à celle du verbe au présent. La latitude que laisseraient ces deux lois est singulièrement grande.

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