Nous venons de voir les représentents européens du f proprement dit. Il reste à le considérer sous sa forme scindée qui donne le groupe rr (skr. î>, ur), et ici les phénomènes du grec prennent une signification particulière. Il semblerait naturel que cette langue, où r et / deviennent ap et a\, rendît également par ap et aX les groupes rr et //. L’observation montre cependant que op et oX sont au moins aussi fréquents et peut-être plus normaux que ap, aX, en sorte par exemple que ttôXiç répond au skr. purî tout de même que KÔpdr) répond à çirëà. De ce fait on doit inférer que le phonème ^, en se fondant dans la liquide, lui avait communiqué, dès la période proethnique, une couleur vocalique particulière dont le r bref est naturellement exempt.
��(?) t|)opujveûç bhuranyû (Kuhn] XoXdç, xôXiH 1 j^.^_
(cf. xop^n) f
��XÔpiov^ cira’
��Bopéaç j . .
’Y-rrep-popeioi j ^ .* TTÔXiç puri.
TToXOç purû, pulû.
(?)TTO|Li-qpôXuT- bJmràgate (Joh. Schmidt, Voc. II 4).
En regard du skr. htranya et hiri- on a l’éol. xpoi^ôç (forme ancienne de xpwdôç), lequel paraît égal à *Xo*Tyô, cf. got. gul/ja-^. Formes verbales:
pdXerai skr. -gurà-te* «approuver».
Topeîv skr. tird-ti, turâ-ti.
jiioXeîv skr. milâ-ti^ «convenire».
��1. xpyix^ est apparemment un nom tel que ^îr, ^^rtr en sanskrit, c’est-à-dire qu’il remonte à x/Ç- Les génitifs xpo<^Ç et xpi^fôç sont iiystérogènes pour
- Xopôç. Le verbe xpaîvuj paraît être un souvenir du présent *xpavri|uii, *xrvri|uii,
qui est à XP^Ç ce que grnâti, prnàti sont à glr, pur. — XP^M^ n’est pas absolument identique à éârman: le groupe puj y a pénétré après coup comme dans
2. Dans un petit nombre de formes indiennes, ?r, «r, par un phénomène surprenant, apparaissent même devant les voyelles; en d’autres termes ;• ne s’est pas dédoublé.
3. On a comparé àyopâ et a<Jir<i «cour» (Savelsberg, K. Z. XXI 148). M. Osthoff (Forsc/i. I 177) combat cette étymologie en se fondant: 1" sur Vo du grec, 2" sur la solidarité de àyopd avec à.’^iipyu. La seconde raison seule est bonne, mais elle suffit.
4. Je tiens de M. Brugmann ce rapprochement, (jue le sens de pouXii, PouXeûuj, rend plausible et qui ferait de poû\o|Liai un parent du lat. gràtus. Toutefois son auteur n’y avait songé que parce que le p panhellène rend, à