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256 TRAITEMENT DES CROUPES tltl ET mm ES EUROPE.

Dans les idiomes du nord nous trouvons en général les mêmes sons que pour la nasale sonante brève. Le phonème ^ dont n, selon nous, était suivi, n'a pas laissé de trace. Il a été supprimé pour la même raison que dans dûsti, got. dauhtar = dufdTrip, etc. (p. 167 seq.).

Lituanien: gimûs, cî. skr. ^afi; pa-Hntis «connaissance» de gna. Cette dernière forme est des plus intéressantes. Elle nous montre ce degré faible gn"^ que les langues ariennes n'ont conservé que dans le prés, ^â-nâti^ et qui est à gnâ ce que Bkr. çïr- est à çrâ, v. p. 239 et 242. — Au skr. âti répond àydis. — Paléoslave : jçtry, cf. skr. yâtâr.

Germanique: got. (qina-)kunda- = skr. gâta; kunpja-^, cf. lit. -iintis «connaissance»; anglo-s. thunor «tonnerre» = skr. tara «re- tentissant» (évidemment de stani ou tani «retentir, tonner»); anglo-s. sundea «péché», comparé par M. Fick au skr. sâti; v. h*-all. wunskan, cf. skr. vanéhati^; — v. h*-all. anut = skr. âti.

B. Devant les voyelles (groupes -nn- et -mm-). Le grec change, comme on s'y attend, nn et mm en av et o.\x. Les aoristes Ixaiiov, ëbajLiov, ëKajuov, ë&avov, font pendant aux formes sanskrites vanâti, sanâti pour *t;wwa<i, *snwah" (p. 241), et sup- posent comme elles des racines udâttâs. On a en effet en regard de ëxaiLiov: Té|Lie-voç, Té|iia-xoç, T|Liri-TÔç.

— ëba|Liov: skr. dami-târ, irav-baiLid-TUjp, Aao-bd:-|ia-ç,

b|LlTl-TÔÇ.

— eKttiaov: skr. çami-tdr, Kd|aa-T0ç, à-Kaina-ç, K|iir|-TÔç.

— ëdavov*: ôdva-TOç, ôvn-TÔç.

Dans ëKiavov en regard de Kiarôç (p. 44) le groupe av ne se justifie que par la consonne double kt.

��1. Le zend a les formes très curieuses ^«tY»-2;a/Wa, â-zaiMi. Il nous semble impossible d'y reconnaître des formations organiques, car celles-ci seraient

  • pâiti-zâta, *â-zàiti. Mais, devant les voyelles, zan- (= znn-) est effectivement

le degré faible régulier de znà; en sorte que -zaflta, -zaiMi ont pu être formés sur l'analogie de mots perdus, où la condition indiquée se trouvait réalisée.

2. C'est un autre un qui est dans kunnum = skr. (Ranimas, car nous avons vu que cette dernière forme est un mélaplasme de ^gànîmds, *(jnnimâs <p. 239).

3. La racine ne peut être que vami; elle paraît se retrouver dans vâm-a.

4. La racine est peut-être non deva mais dvô (v. p. 270). Pour la théorie ^u -av-, cela est indifférent.

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