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TKKMKS DE r'ARENTK CHEZ LES ARYAS. 470

>lavoS en ;^ermani4ue, et ea celtique. De plus c'est le sens de )ieven par la sœur, qui prédomine en celtique et en vieux allemand iiefo, iils de la strur, et oncle maternel, niftUa, fille de la S(Pur; vieil irlandais niae. fils de la Sd'ur.

Il n'y a pas de mots communs à l'ensemble des langues indo- européennes pour désigner les ascendants indirects.^ Les mots pour oncle et tante sont de date plus ou moins récente et souvent dérivés des noms de père et mère: tel, patruus.

Les termes de parenté par alliances qui concordent dans les langues indo-européennes sont ceux de sjcekuros, beau-père; swelcrùs, l)elle-mère; il est possible, quoique non démontrable, que ces mots aient primitivement désigné exclusivement les beaux-parents de Vépouse, non ceux de Yépoux: dahvêr, frère de mari; yntêr, femme du frère du mari (^ijîderes, les femmes de plusieurs frères, les unes par ra])port aux autres). Nous ne savons ni comment un bomme

il)pelait les frères (!t sceurs de sa femme et leurs conjoints, ni

comment il nommait le mari de sa sœur. Il ne convient cependant pas d'attacher grande importance à cette observation. Bien qu'en effet elle soit à première vue en faveur de la prépondérance du mari dans la famille, un cbampion du principe de filiation maternelle chez les Indo-européens, pourrait facilement retourner l'argument et dire que si nous n'avons que les termes dont la femme se servait vis-à-vis de ses alliés, c'est que c'était elle qui constituait le centre de la famille. En second lieu, il dépend très souvent du hasard que tel mot primitif nous soit parvenu, que tel autre nous manque. Ainsi, quoiqu'il soit exact qu'aucune concordance indo-européenne n'existe pour le nom du gendre, cependant le sanscrit gâinâfar, qui a ce sens, a tout l'aspect d'un mot très ancien, et rien ne dit qu'il ne remonte pas ;ï la période indo-européenne. Nous aurions aussi un mot pour désigner la parenté des maris de plusieurs sœurs entre eux, si l'on adniet le rapprochement du grec àéXioi avec le sanscrit si/fila. Quant h la qualité de belle-fille ou bru, nous avons en indo- européen le terme de snusâ.

��1. (iiec; à\i.\\>\ùc„ neveu et cousin. Faléoslave: netïjt, neveu. Le féminin (lu mol suit, au point de vue de la signification, le .sort du masculin, sanscrit tnipt'ts, latin neplig, petite-fdlo.

iJ. 11 n'y a pas non plus de mots indo-européens pour les ascendants directs au delà de i)ère et mère. Les mots tels que ■ndixixoç, oni><, ou vieux allemand (ino sont limilis à un territoire linguisl,i(|ue restreint.

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