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484" CONJI'ARATIFS KT AlJI'KRI.ATIK.S (JKRMAXIQUF.S DE \.X fORMK infei'HS, infimun,

syllabe, dont traite M. Paul, Beitr., VI, 201, n'est pas autre chose pour nous que l'équivalent de Va gotique. Ce n'est pas le lieu de discuter ce point de phonétique. Indiquons simplement notre pensée par l'équation: v. h. -a, mëffwin: got. miduma = v. h.-a, gomo: got. giima. — Bi rrhfrme» «à bon droit» ne semble pas se rattacher aux superlatifs.

Réciproquement il y a peut-être un reste des comparatifs goti- ques dans unâarisfô^ rà KaiubTepa (Eph., 4, 9) et dans les adverbes undarô, aftarô, vfarù. On a proposé de lire (Luc, I, 5) ns afaram Abijins au lieu de us afar A., en se fondant sur le v. sax. abaro «fils, descendant».^ Le mot étant un ancien comparatif, afara -rns livrerait un beau spécimen gotique de la classe hintero.

6. Au début il n'existait aucun point de contact entre ce que nous appelons les comparatifs et superlatifs en -ero, -nimo, et ce que nous a})pelons les comparatifs et superlatifs en -yos, -isio. Leurs sphères morphologiques étaient complètement séparées, les premiers * étant tirés exclusivement de «racines pronominales» et les seconds de «racines verbales»; il serait d'ailleurs facile de montrer que leurs significations mêmes ne se correspondaient pas.

Le germanique maintient dans ses lignes essentielles la primi- tive répartition de ces formes. Les. empiétements de la part des suffixes -ero, -mmo sont nettement circonscrits aux cas où une affinité dans le sens des mots pouvait les motiver. Ils se sont produits à deux reprises. Une première et très vieille conquête de ces suffixes est représentée par got. Meiduma, v. h.-a. ôsferOy n'ësfero, fiundero, tous mots de direction et d'orientation, fjuoiqne leurs ra-

par mittamo et le jrot. mif/jiotgards (;i lire comme midjiKjijards) =^ *midJuniÇa)- f/ai-d», la seconde par mëtamo, ags. meodema, et le fém. jj'ot. miduma «le milieu», norr. mjodm «la taille». Cf. Paul, Bcitr. VI, tiOl. 11 y a, en tout é:at de cause, présomption de priorité en faveur du suffixe le plus original, le plus indépendant du positif; mais à cela s'ajoute que l'è radical de mï'tamo, en gennanifiue, assure à cette forme une antiquité considérable, puisqu'il ne pouvait ôtre puisé ni dans mitfnmo ni dans tnltti. ■ Mëtam(> trouve un appui dans le zeiid mademv (à côté de maidlim). Il faut donc tenir pour hyslérogènes le sanscrit niadhi/ainas et le grec [léaaaToc. — Le comparatif *m'êtero, ou analogi(iuenient *iiiiftcro, a laissé une trace dans miltarôsto (gloses de C.assel). Rien d'extraordinaire en théorie à l'existence d'un comparatif de médius: si l'en oppose r.n point central à une circonférence, les termes en présence n'étant qu'au nf)mbre de deux justifient l'emploi du comparatif. ■ 1. Unduraistù qu'ont cru lire Gabelentz et Lobe rappellerait la singulière forme opornisln que donne une des gloses kéroniennes (Steinm.-Sievers, L !^.'), 1 1). Cf. aussi einést, andercst. •

2. A'oy. Zeitschr. filr deutschf Philol, VII, 484.

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