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'1-88 COMPAHATIKS ET SUI'EHLATIFS GERMANIQUES UE LA l'OUME infcritS, infhnUS,

des comparatifs ordinaires tels que lengri; 2" dans celui des super- latifs ofstr, epztr, etc., qu'il nous reste maintenant à examiner.

Les superlatifs constituent en effet un des éléments de la question, et même, ponrrait-il sembler, l'élément essentiel. La symétrie absolue de kinztr-hindri avec beztr-hetri ne réfute t- elle pas à l'avance toute supposition d'un suffixe particulier contenu dai\s hinclri? Nous ne le pensons pas. Et d'abord quelle certitude y a-t-il pour que hitiztr représente nécessairement '"hindistaJi? S'il y a de l'imprudence à dire qu'il peut également sortir de *kinda- ristaF, il serait plus téméraire encore de nier absolument cette possibilité. L'évolution régulière d'une telle forme eût été: X. hin- daristaE; 2. liindristaR (et non '■'■hindarstaR, la première syncope ne s'attaquant jamais aux syllabes Ibngues); 2>. Vnndrstr, vu la chute ■postérieure des voyelles brèves devant les groupes commençant par s. La question est simplement de savoir si r en telle position se main- tient. L'exemple de fegrstr ne prouve rien, parce que Vr a pu être rétabli sous l'influence du positif. Qu'on considère en revanche le sort de Vr dans fedgar pour *feârgar, celui de \'l dans enskr pour

  • engl(i)skr, et on pourra se demander si îmizir pour '■'•hindr({)str sort

considérablement des limites de ce qu'on peut admettre^.

Quelle que soit du reste la réponse de la phonétique sur ce. point, l'explication par analogie reste à notre disposition. 11 est certain que dans le sentiment de la langue la série hindri était asso- ciée, ou plutôt confondue, avec la série betri comme elle l'est dans les ouvrages des grammairiens contemporains. Rien n'était donc plus naturel que de sub-tituer à l'ancien superlatif (/N'i^/ns/r? Idndmif) une forme qui fût à Jmulri ce que heztr est à betri.

Une question se pose encore au sujet des trois formes nardarri, framarri, sidarri'. Elles se trouvent répondre au type *hindarri posé plus haut comme l'aboutissant éventuel d'un primitif en -ar-izô. Les formes concurrentes par r simple {tiordnri, etc.) s'expliqueraient, le cas échéant, par l'analogie de spakari. Toutefois il est beaucoup plus probable que nordarri représente une formation nouvelle, faite

eptri, eystri, chez ([ui la voyelle intermédiaire, précédée de syllabe longue, a dn se maintenir ])lus longtemps. Cependant rien ne démontre que même la syncope après syllabe longue soit postérieure aux elï"ets de 1'/. Il y aurait plutôt des preuve.' du contraire à citer, j). ex. hyrfdi — on attemlraif plus exactement

  • h0rfdî —, '.V .subj. du prêt. Jiorfda (= *horfada).

1. Cf. aussi systu, œxta pour sysltu, œxlta, des verbes sysla, œxUt.

% L'anglo-s. sîdemest permet de compter sld- au nombre des radicaux cjui comportaient le suffixe en -erav-.

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