Page:Saussure - Recueil des publications scientifiques 1922.djvu/505

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ainsi irjas — pavrjui, Mja — imkojui^ sàidr — pasaùlini, kdhias — pnkainiuL

B. La métatonie, presque partout où on peut l’observer, est dirigée dans le même sens pour chaque formation donnée, et ne consiste pas dans le renversement indifférent de l’une et de l’autre intonation. Ainsi les noms d’action en -ia- contracte veulent l'intonation douce : il y aura donc renversement si l’intonation radicale est rude: hctjis •< course» (cf. begfi), fiàkis «danse» (cf. Jk’)kH), Inéis «bris» (cf. hUti), dpgis «germination» (cf. d^ytl), etc.; en revanche, il n’y aura pas lieu à changement si l’intonation est douce de fondation: smàf/is «jet» (cf. ftmàgti), etc. La plupart des formations métatoniques favorisent l’intonation douce. La métatonie dans le sens de l’intonation rude apparaît comme à la fois plus rare, plus irrégulière dans chaque cas, et probablement moins ancienne en général, que la métatonie inverse; on peut citer, par exemple, certains dénominatifs en -inti: svéikinti de svelkas; gârhinfi de garhe, ace. gaPbc; Uâupsinti de limipse, ace. liaùpse, etc. (à côté de triimpiiitl — trumpas, etc. sans changement de l’intonation). Ou les déverbatifs en -ioti, comme vâlkioti, lândèoti, rânkioti, contre velka, lenda, reilka (3* prés.), etc.

C. Sauf les dérivés en -ius, tels que pfidèus, kurpius, qsûczus, en regard de pjfidas, kiirpé, asuttas, etc., il n’y a peut-être pas une seule série métatonique qui se présente comme absolument régulière.

D. Y-a-t-il des formations qu’on puisse considérer comme exemptes a priori de toute métatonie?

Les causes de métatonie étant inconnues et diverses, de plus, certaines « formations » même très simples (par ex. les féminins composés de rac. + -ô-) contenant naturellement toute espèce de couches et d’éléments hétérogènes, il n’est, pour ainsi dire, pas possible de répondre à la question posée dans ces termes.

On est réduit à remarquer plutôt quelles sont les formations dont il faut se défier.

De ce nombre est, particulièrement (parmi les classes primaires), l’adjectif en -us, complètement infecté de métatonie douce. Ainsi meilùs, adv. meîhi, adv. meîliai, contre méilé (amour) mi-las (cher). Lorsque l’adjectif en -us est rude malgré cette influence, comme dans lygus, sotus, c’est alors le plus solide témoignage qu’on puisse avoir pour l’intonation rude.

On trouverait bien quelques formations définies qui ne sont jamais accompagnées de métatonie, par exemple les mots on -tis,