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002 A PROPOS DE L ACCENTUATION LITUANIENNE,

lifauiache Texte, I, Weimar, 18S2). Ce système étant conçu hors de toute préoccupation des origines, uniquement fondé sur l'expérience et l'observation de la langue parlée, n'est à ce titre nullement suspect. Trois quantités, au lieu de deux, sont distinguées en principe par Baranowski: -^ ^ ^ (longue); ^ ■-' {moyenne ou semi-longue); ^ (brève).

T/lNTÉRIEUR DU MOT NE CONNAIT QUE DES LON(iUE8 ET DES SEMI- LONGUES.^ Sont longues, à part les diphtongues: les tranches o èûy û, c'est-à-dire les anciennes longues. Sont semi-longues: les tranches a e i u (toniques ou atones), soit les anciennes brèves. Ainsi, en même temps que ces dernières cessent d'être jamais comparables à une longue primitive, elles redeviennent symétriques entre elles.

Ajoutons, en vue de la suite, et quoique les syllabes intérieures seules nous intéressent:

1^ Que le type de la brève baranowskienne, (|ui est le point de repère sans lequel le reste de l'échelle flotte en l'air, ne pourra, d'après ce qui précède, être cherché qu'en syllabe finale. Il se trouvera^ par exemple, dans pikfàs, kupczûs, formes dont les deux tranches ont même quantité pour Kurschat et valent pour Bara- nowski: -_- v-._|-^. En finale, tout à ë ï û primitif (de plus, tout âëîû sorti de la loi de Leskien) aboutit à une brève proprement dite ^, par opposition à ce qui a lieu à l'intérieur du mot.

2^ Les voyelles longues primitives, en finale (à moins naturelle- ment qu'elles ne soient réclamées par la loi de Leskien), donnent des semi-longues, à la différence encore de ce qui a lieu à l'intérieur du mot. Par exemple, les deux o du gén. oJ]kos valent •^^^-\-^^. De sorte qu'une longue ancienne finale et une brève ancienne inté- rieure ont même quantité: gén. viJJtos, ----- -|- — w.

��]. La différence à observer entre les syllabes intérieures et iinales (sans laquelle le système est simplement inintelligible) n'est pas in(li(|uée par un seul mot dans tout l'exposé de M. Weber; elle n'est révélée que par l'élude du texte accentué de Baranowski. C'est dire que, si plusieurs choses restent entourées d'une certaine obscurité et sont peut-être présentées ici avec trop de rlirueur, nous ne serons pas tout à fait inexcusable. Ainsi les réticences qu'on rencontre p:ige XVII empêchent, nous l'avouons, de distinguer clairement si aucune brève ne se produit en syllabe intérieure, j'entends dans le lituanien normal supposé par Baranowski ; mais comme certainement il n'en apparaît aucune sous le ton (en d'autres termes que l ù à è ne se lisent nulle part hors des finales), il paraît permis d'entendre de cette façon la pensée des auteurs. De plus, même atones, a e i u intérieurs ne sont jamais marqués, dans le texte spécimen, du signe de la brève.

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