Page:Saussure - Recueil des publications scientifiques 1922.djvu/578

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r)6S LES xoMP onF.cs en -tivoç kt i.f, phrygien.

2. L'origine étrangère du suffixe de KuZ!iK-nvôç étant prérda- blement certaine quand on le considère par le côté de la Grèce, il est plus difficile d'établir par le côté de l'Asie à quelle langue il a dû être emprunté.

En particulier, il n'eist pas aisé de décider quel rôle au juste l'élément géographique doit jouer dans la recherche: par la raison que tout nom comme AafiacrK-rivôç ou GaiiJaK-rivôç (0àv|jaKoç sur l'Euphrate), TTaraX-rivôç (TTdTaXa sur l'Indus) peut avoir été fait par les Grecs, n'exister que dans la dénomination grecque des habitants, et ne répondre à aucune donnée de langue locale: comme le con- traire peut être tout aussi vrai.^ On en arrive à ce paradoxe que, tandis que la classe prise en globe est sans contradiction possible un cadeau des Asiates aux Grecs, ce n'est justement dans aucune ville barbare et seulement dans les quelques villes grecques comme Lampsaque que le nom en -rivôç sera par évidence celui que se donnaient les habitants eux-mêmes (de même que si nous ne savions rien des langues italiques, ce ne serait pas Aaiîvoç de Aàiiov, mais MeTttTTOVTÎvoç de MeTaTTÔvTiov qui offrirait de beaucoup les plus grandes garanties d'authenticité locale).

S'il est délicat de vouloir traiter les noms comme AaïuaCK-nvôç. ou aucun ethnique dérivé, en noms géographiques, il n'en est plus tout à fait de même si l'on prend une autre grande classe en -nvôç qui dans notre pensée devait rester jusqu'à présent écartée de la (|Uestion. Nous parlons des nombreux noms com.me Ti^aprivoî,

��AeTpîvoi en Elide n'établit naturellemenl rien sur les ethniques en -îvoç. Hérodote appelle ailleurs le même bourg 'AXitrivr) irôXiç: c'est le même fait que quand AeTpîvoi s'appelle ailleurs A^Tpiva (fém. sing.) avec ou sans tiôXyç, non le même que si l'on disait 'Aenvaîa trôXiç par l'ethnique, etc. — Une grosse exception {)Our -îvoç peut sembler résulter du fait qu'au-dessus de la ville d"ApavT(a en Phliasie, Pausanias mentionne un 'Apaviîvov ôpoç, mais à cette époque on di- sait aussi depuis longtemps: 'AXeravbpîvoç, — au lieu dA\eEavbpeùç —, par simple influence latine.

1. C'est ici qu'apparaît l'irréductible différence entre l'ethnique dérivé et le nom géog^-ajjhique (ainsi qu'avec l'ethnique indérivé, MaKcbibv ou faXdrriç qui est semblable au nom géographique). La répétition fréquente, sur un coin de la carte, de noms géographiques comme 'AXa^dvba, Kapûavba, permet au moins de juger que ces noms sont du pays. Il en est autrement des noms ethniques en -rivôç -ensis, etc. qui n'ont, a yriori, pas de rajiport nécessaire avec la différence des lieux et des langues, nous prenant par là fort au dépourvu au point de vue de la méthode à suivre quand, malgré tout, la géographie pré- tend aVQÏr son mot à dire dans leur cas,

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