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n'iùunXuoiç A TpiTTToXeiaoç. 58^

On commettrait dos erreurs inverses en ce cas. Alors même qu'elle se contente parfois d'un résultat imparfait (uj|iir| XucTiç), les petits miracles qui s'accomplissent ailleurs sous ce principe peuvent émer- veiller le linguiste, et le tromper fort bien à. chaque instant; de sorte que si le nom de Triptolème n'était que l'arrangement d'un composé sans rapport à TriôXeiaoç (composé devenu inintelligible par l'oubli du sens d'ôXejiioç), le fait pourrait difficilement passer en lui- même pour offrir une particularité bien remarquable.

Le nom du héros d'Eleusis, du pupille de Déméter, Jious paraît réellement ne pas répudier une origine qui le relierait aux mots précédents. On connaît, dans àXeTpipavoç, un nom du moulin, pro- bablement analysable en *aXeTO-Tpi-pavoç (ainsi Brugmann et d'autres); en tous cas unissant Tpîpo) et un dérivé d'àXéuj. Même sans re- prendre ici l'idée que les diverses formations d'dXéui ont une im- portance particulière pour .ce qui tient à ôXe|Lioç, une combinaison

  • Tpip-ôX€,uoç, en vertu de ce qu'elle signifie, no serait que le pendant

renversé de ce mot.^ Nous sommes loin d'insister sur la forme exacte. On peut, ce qui diminuerait la distance qu'avait à franchir l'éty- mologie populaire, croire à *Tpii|;-6Xe|ioç, type TTau(7-dv€|aoç (n'ayant pas aussi nécessairement que le premier la forme douée d'i long et, en plus, un ircj ressemblant davantage à ttt). Même, poursuivant cette vue, remarquer la facilité d'un doublet pareil à celui des noms concurrents de KacJCT-àvbpa : Kadii-dveipa, ouvrant la porte à Tpiv|;- et TpiTTTi- par formation parallèle.'^ En ce dernier cas, que nous ne

1. Il est bon, toujours, de se reporter aux exemples, même si le nombre en est tel qu'aucun choix n'est indiqué. Il semblerait au premier abord plus qu'injuslilié de poser que le nom vieil-allemand de la perle de mer (merif/rmz, pierre de mer), n'a un rapport ni à la mer, merl, ni à la pierre, f/rioz. Tout le monde sait, en réalité, qu'il s'agit d.'un arranj^^ement de l'étymolo^ie poiiulaire, où aucun de ces mots n'a de part (lat. nmrijurUii). On ne saurait prétendre, évidemment, que telle soit la certitude (jui caractériserait notre cas, et il faut ajouter qu'il en diffère par un autre caractère. Quoique les deux transformations partent également d'une base «incomprise, à expliquer», l'une, commeXpi-iTTÔXeiaoç, verse dans la première interprétation venue, l'autre seule atteint une perfection (jui la rend par hasard conforme au sens originaire, ou au sens inhérent. — On a du reste avant nous émis l'idée que TpiiTTÔXeiaoç ne contenait pas irTÔXeuoç. en le rapprochant notamment de TpÎTroXoç, trois fois retourné par la cliarruo (Preller. Myth. P, 634).

2. Il faut écarter rpipcXoç (herse a dépiquer le blé), au i)remier moment lumineux comme rpip-oXoç. Ce mot, qui n'est pas connu avant l'hihtn, nous représente i)ar évidence le latin fribnlutii, nom du mèine instrument.

3. Comme, à d'fTérents [loints de vue, le rapport qui règne entre l'a, le ti, on le 01. <laiis les (ormes de composition du genre paiTl-dveipu, Aùa-avbpoç, etc.,

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