Page:Saussure - Recueil des publications scientifiques 1922.djvu/595

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée



SUR LES COMPOSES LATINS DU TYPE AGEICOLA.

{Mélanges Havet, p. 459. — Paris, 1909.)

Dans leur relation à la I* déclinaii>on et aux mots qu’elle renferme, il ne serait pas exagéré de dire que les composés comme ayricola forment le fond le plus clair de la classe masculine en a du latin. Si on défalque en effet de cette classe les éléments étrangers ou de provenance douteuse (noms comme Porsemia ou Aurippa, comme 2)oeta ou africain nepa); d’autre part les mots qui ne sont du masculin que dans le rôle de cognomen ou de sobriquet (Bestia, Fimbria, Scaevola, Planta), on arrive vite à un résidu où ne figure plus que le type agri-cola, joint à dix ou douze mots simples comme verna, lixa^ scurra.

Ces quelques mots simples, à leur tour, sont pour lu plupart obscurs, isolés dans la langue, peut-être en partie non latins.^ Aussi ne serait-ce pas sans raison soutenable qu’on pourrait regarder la question générale des masculins lutins en a connue assez peu différente de celle du seul type agri-cola.

Ce n’est pas le sens, toutefois, «^u’on voudra bien donner à lu présente étude. Que le type agrkola soit ou non l’unique modèle primitif de la classe entière, nous abordons ce ty]>e pour lui-même, et sans préoccupation de ce qui l’entoure.

M. Brugmann dans i^on G rundriss,ll, 104, et à sa suite Lindsay, Lat.Lang., 317, Sommer, Handhnch, 351. ont accrédité une théorie qui fait à peu près de Ums les masculins en a, verna comme agrkola, d’anciens féminins, noms abstraits ou noms d’action: agrkola n’aurait désigné l’agrknlkur qu’après avoir été, au début, le nom de Vagri- rulture, et aiirîga ne serait le cocher qu’après avoir été Fart de con- duire les chevaux.

1. Les deux mots qui, dans ceUo série peu iiouitjreu.se, pourraient retenir l’altention du trramrnairien sont ncriba et iiavita. Toutefois le premier a des chances de n’être qu’une dérivation du type agri-cola {scribn :=: "iharti-siriba ou mots de ce genre). Le .second, en apparence important par son singulier suffixe -ita, résulte sans doute d’un compromis entre lat. *n<u-es, ’Uis et le naut(( venu des Grecs.