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58 EXEMPLES DES PHONÈMES A ET A DANS LE GRÉCO-ITALIQUE.

reconnue; quant à hisco, Mare etc., on ne saurait les dériver immédiatement de ghà\ hiare est le lit. ziôti (rac. ghyà)] et la ressemblance de hisco avec xôokuj ne doit point faire passer sur cette considération. — 2. Schmitz, Beitriige zur Int. Sprachk., p. 40. — 3. En admettant dans ûXdu) un cas de prothèse de Tu nous restituons au grec une racine qui ne manque presque à aucune des langues congénères. M. Fick il est vrai la trouve dans Xfipoç, Xripéuj. Le Xdiwv d'Ho- mère est controversé. àXuKrei' ûXaKTeî. KptÎTeç nous appoite peu de lumière.

Les exemples qui précèdent offrent plusieurs cas d'amplifica- tion au moyen d'une dentale, amplification qu'affectionnent les racines en «, qui s'est accomplie du reste de plusieurs manières différentes. Voici une racine qui dans les deux langues n'apparaît que sous la forme amplifiée (cf. Curtius, Grdz. 421):

la: dor. Xd-d-(jL», ê-Xa-9--ov là-t-eo.

La nasale de Xavôdvo) ne prouve nullement une racine lan, que le skr. rândhra « caverne >, vu son isolement, ne confirmerait pas. Hésychius il est vrai donne: àXavéç' àXri^éç, mais une autre glose: àXXavnç' àcTcpaXriç. AÔKUJveç, interdit d'en tirer aucune con- séquence quant à XavMvuj.

Le lat. ma-nd-o «mâcher» (cf. pa-nd-o, Xa-vd-dvu)), ma-s-ticarq, ma-nsu-dus etc., et le grec ^a-aâo}ia\ se basent pareillement sur une racine ma dont dérive encore le got. mat{i)-s «repas».

Ici se place enfin lat. pa-t-ior, pas-sus en regard de Trâ-CTx^. ë-7Ta-&ov; nous avons vu et nous verrons plus bas qu'il est à peu près impossible de décider si l'a de ces mots grecs est un a ancien ou le représentant d'une nasale sonante.

11 reste à mentionner;

dor. iLidiriP == mater. X^ôipôç = h(i)îâris{?).

qppdirip = frâter. [dor. TXâxôç = latus.^

Ttainp = pater. irpacTid cf. pratum.

Dôderlein {Handbuch der Lat. Etym.) compare latex «ruisseau) à XdraH «bruit du dé qui tombe». M. Roscher a montré {Stud. IV 189 seq.) que les nombreuses formes du mot pârpaxoç «grenouille» remontent à *PpàTpaxoç qu'il rapproche du lat. blaterare. Il faudrait citer aussi Xdipiç en regard de latro, si ce dernier n'était emprunté au grec (Curtius, Grdz. 365).

Les syllabes suffixales fournissent a et i en nombre relative- ment restreint. Ces phonèmes sont, peu s'en faut, limités au suf- fixe des féminins de la 1® déclinaison: grec x^ps, vieux latin /orma.

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