Page:Saussure - Recueil des publications scientifiques 1922.djvu/69

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

DIAGNOSTIQUES DU PHONÈME A DANS LE SLAVO-GERMANIQUE. 59

Certains cas de cette déclinaison montrent aussi a bref, voy. § 7 fin. Un A bref apparaît ensuite au nom. -ace. plur. des neutres de la 2® déclinaison, où probablement il a été long d'abord : grec biûpâ, latin dônâ (vieux lat. falsâl). V. § 7.

A est de plus désinence des thèmes neutres consonantiques au nom. -ace. plur. Ex. Y^ve-a, gener-a. Mais on sait que l'âge de cette désinence est incertain.

��§ 6. Le phonème a dans les langues du nord.

Que faut- il, quand il s'agit d'un mot gréco-latin, pour être sûr que ce mot contient a? Il faut simplement, toutes précautions prises contre les liquides et nasales sonantes, qu'il ait l'a en grec et en latin. Mais il suffit en général, si le mot existe dans l'une des deux langues seulement, que dans cette langue il montre l'a : l'a italique ou grec non anaptyctique a, dans quelque forme qu'il se trouve, la qualité a. — Dans les idiomes du nord le problème est plus compliqué: chaque a peut, en lui-même, être a ou a^. Avant de lui attribuer la valeur i, il faut s'être assuré qu'il ne peut représenter a^. Cette épreuve sera possible bien souvent dans cha- que langue sans qu'il soit besoin de recourir aux idiomes congénères, et cela au moyen des données morphologiques qui indiquent dans quelles formations a^ est remplacé par'ag. La formation est-elle de celles qui n'admettent pas «2» ^^ sera certain que l'a et un a. Le thème du présent, mais seulement chez les verbes primaires, est la plus répandue de ces formations.

Dans le choix des racines données comme exemples de a dans les langues du nord, nous avons suivi autant que possible ce principe. Il faut que sans sortir de ce groupe de langues on puisse conclure que la racine contient a, puis on compare les langues du sud, et il y a confirmation en tant que ces dernières montrent l'a. Cf. § 4, 9. Des exemples tels que si. orjq en regard du lat. arare ou got. pahan en regard de tacere ont été laissés de côté: ce n'est pas qu'il y ait lieu de douter que leur a ne soit un a, mais ces verbes étant dérivés, on ne peut distinguer dans la langue même si leur a ne représente pas a^\ on ne le peut décider qu'en invoquant l'o des langues du sud. Or, c'est précisément à mettre en lumière l'identité de l'a du sud avec celui des a du nord qui ne peut être flg, qu'est destiné le tableau. — Cependant un tel triage était im- possible pour les thèmes nominaux détachés.

�� �