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68 «2 A" PARFAIT.

l'actif lui substitue a^^} On trouve toutes les formes grecques en question énumérées chez Curtius, Verh. Il 185 seq., 188 seq. En voici quelques exemples pris dans les trois modèles de racines de la page 9 :

tev: TÊTOva bepK: bébopKa Xey: eïXoxa

Kiev: ÊKTOva /eiK: ëoïKa têk: xéroKa

|Liep: ê)Li)aopa èXeuG: eîXri\ou&a^ X^^- Këxoba

Dans le latin totondi, spopondi, momordi (v^-latin spepondi, me- mordi) vit un reste de cette antique formation. On peut supposer que le présent de ces verbes a été d'abord *tendo, *spendo, *merdo. A côté de ces présents on avait les dérivés tondeo, spondeo, mordeo, et en vertu de la règle: qui se ressemble s'assemble, le verbe en -eo se mettant en rapport avec le parfait finit par évincer l'ancien présent. — Cf. p. 13.

Dans les langues germaniques le singulier du parfait n'est pas moins bien conservé que le pluriel et le duel. Là, partout la forme faible privée d'à (p. 12 et 22), ici partout «g sous sa figure germani- que a: gab de giban, bail de beiian, baug de biugan, varp de vairpan, rann de rinnan etc.

Le parfait irlandais traité par M. Windisch, K. Z. XXIH 201 seq. est fort intéressant: ici encore l'e, expulsé au pluriel, de- vient a (= ttg) au singulier. L'auteur réunit les exemples de cet a, p. 235 seq. où il n'y a qu'à choisir dans la masse. Prés, condercar «voir», parf. sing. adchon-darc ; prés, bligim «traire», parf. sing. do ommalgg etc.

��1. Nous avons parlé plus haut de l'extension secondaire de cette forme en grec (p. 13 et p. 22 i. n.). olba : ïb|aev, et quelques autres exemples reflètent l'image de l'état primitif qui est encore celui du germanique et du sanskrit.

2. On sait que la diphtongue ou n'est plus en grec qu'une antiquité conservée çà et là; les parfaits comme iréqpeuYa, xéreuxa, ne doivent donc pas étonner. Mais on trouve encore d'autres parfaits contenant l'e, tels que KeKXePibç, \é\efa. Au moyen, ces formes sont nombreuses, et l'on a même la diphtongue €1 dans XëXeiTTTOi, iréneiaiaai etc. (à côté des formations régulières ëïKTo, ïb|aai, Tlrvj\ia\ etc.). Cet e vient certainement en partie du présent, mais il a encore une autre source, les formes faibles du parfait chez celles des racines de la forme C qui ne pouvaient rejeter o, — certaines d'entre elles le pouvaient, v. page 12 i. n. Ainsi t€k a dû faire d'abord t^toke, plur. *T€TeKanev ou *T€T€K|uev, parce que <TeTK|a€v» était impossible. Ce qui appuie cette explication de l'e, c'est que les formes en question, celles du moins qui appartiennent à l'actif, sont principalement des participes, et que le partie, parf. demande la racine faible. Ex.: év-rivoxa àv-rivexuîav, €ÏXoxa auveiXexûjç etc. Curtins, Vet-b. II 190.

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