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«2 AU PARFAIT. 67

raière. C'est là l'hypothèse de M. Brugmann. Ce savant, par une conception qu'Amelung avait entrevue (v. p. 5), renonce à chercher dans l'état du vocalisme que nous représente Tarien la donnée d'où il faut faire découler les phonèmes de l'Occident et transporte au contraire jusque dans la langue mère le principe de Ve européen et du phonème qui remplace parfois cet e (ag), laissant du reste le nombre total des a provisoirement indéterminé.

Dans tout ce qui suit nous partons de cette hypothèse non prouvée de l'origine proethnique de a^ = e. Quant à «g; nous vou- lons le prouver par le moyen des faits réunis dans le paragraphe, lesquels du reste sont généralement connus. — Plus tard nous exa- minerons jusqu'à quel point ces faits, en assurant «g) n'assurent pas du même coup l'a^ indo-européen.

M. Brugmann s'est étendu avec le plus de détail sur «g • i^f^^~ (îien IX 367 seq., 379 seq.; K. Z. XXIV 2. Ce phonème, dit-il, de- vient dans l'arménien, le grec, l'italique et le slave ^: o, dans le cel- tique, le germanique et les langues de la Baltique: a, dans l'arien en toute syllabe ouverte : a, mais, si la syllabe est fermée^, a.

Comme nous le disions, il y a, indépendamment de ce qui ap- partient aux liquides sonantes, des o gréco-italiques qui remon- tent à un phonème autre que a2. Nous appelons Og l'espèce qui équivaut à l'ancien a^: le second o recevra la désignation o.

Voici les formations où «2 (gréco-it. o.^} vient régulièrement remplacer a^ (e).

1. Syllabe radicale.

a. FORMATIONS VERBALES.

Parfait. Tandis que dans l'origine le moyen ainsi que le pluriel et le duel de l'actif rejettent Va^ radical, le singulier de

��1. Bien que ce ne soit pas là une question de fond, nous aimerions mieux ne pas mettre ainsi le slave en compagnie des langues du sud, car on ne sau- rait trop insister sur la disparité de Vo slave et de ïo des langues classiques. Le premier a ni plus ni moins la valeur d'un a lituanien ou gotique. Quand nous voyons au contraire a^ devenir en gréco-italique o et non a (antithèse qui en slave n'existe pas), c'est là un fait notable, que nous avons utilisé § 4, s.

2. Pour la diphtongue, on pourra nommer syllabe ouverte celle où, étant suivi d'une voyelle, le second élément de la diphtongue se change en une semi-voyelle {cikâya); la syllabe fermée est celle qui est suivie d'une con- sonne (bihhéda).

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