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72 «2 ANS LES THÈMES EN -ma ET EN -fa.

Au germ. haima- répond en borussien kaima, cf. lit. kaim//- nas et kemas (p. 65). De vei (vehere) le lituanien forme vaèmà «le métier de charretier» (Schleicher, Lit. Gr. 129), de lenk «cour- ber», avec un s inséré, lànksmas «courbure».

Les thèmes en -ma du Véda se trouvent réunis dans le livre de M. B. Lindner, Altmdische Nominalbildung, p. 90, Nous citons une fois pour toutes ce livre indispensable que nous avons con- •stamment consulté et utilisé pour tout ce qui concerne la forma- tion des mots.

La syllabe radicale de ces thèmes indiens ne se trouve jamais dans la position qui met «g ®n évidence, puisque le suffixe, com- mençant par une consonne, en fait une syllabe fermée. On ne peut pas prouver a.2 dans sàr-ma, é-ma etc., comme d'autre part on ne pourrait pas prouver que leur a est %. Une série de thèmes indiens en -ma présente donc la forme forte de la racine: une se- conde série, il est vrai, rejette l'a radical, mais celle-là aussi, comme nous le constaterons, se reproduit dans les langues congénères. La première classe, celle qui nous intéresse ici, accentue comme en grec tantôt la racine tantôt le suffixe. Ex. hô-ma, dhâr-ma, et nar- mâ, ghar-mâ.

Cette formation donnait des noms abstraits masculins (car les féminins comme le gr. ox^xx] ou le lat. forma sont étrangers au sans- krit), mais elle ne paraît pas avoir produit d'adjectifs. Le cas du lat. formus, gr. ^ep|uôç, est isolée et en sanskrit gharmâ est substan- tif. En ce qui concerne dep)aôç, son e est postérieur, car, outre formus, le gh de gharmâ indique «g (v- chap. IV). Cet e, il est vrai, a dû être introduit avant que le procès du dentalisme fût consommé; autrement le ^ ne s'expliquerait pas.

Thèmes en -ta. Nous commençons comme toujours par le grec:

eî oîto vec vô(Tto àfep dopin

Kei KoÎTo' (pep cpôpTO Ppe|Li ppovTiî

K€V^ KÔVTO x^P^ xôpTO |Liep |LiopTri

l. Et le fém. Koixr]. — 2, Kev est la vraie forme de la racine; de là k^v- Tiup, Kév-Tpov, Kcv-xëu). Pcu de probabilité pour le rapprochement avec skr. kunta. — 3. Dans eù-X€p-f|ç.

ttXoOtoç est d'une formation trop peu claire pour figurer dans la liste. L'admission de éopxri et du sicil. laoîioç dépend aussi de

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