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Page:Sauvé - Le Folk-Lore des Hautes-Vosges, 1889.djvu/271

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le mois de septembre

« Un étranger — un baigneur, sans doute, de Plombières — a satisfait à un besoin naturel auprès de leur église : ils décident de la déplacer pour que le contact de l’odorant présent ne la souille pas davantage. »

« Le toit de la même église est devenu une véritable prairie : pour qu’elle en broute l’herbe, ils hissent une vache sur ce toit, à l’aide d’un nœud coulant qu’ils lui passent au cou, et, comme avant d’arriver au terme du voyage, la pauvrette tire démesurément la langue :

— Ah ! la gourmande ! la gourmande ! s’écrient-ils en chœur, elle ne peut tant seulement attendre d’être rendue ! »

« Un autre jour, les mêmes apprennent que l’Empereur doit venir dans la journée leur rendre visite. Qui le haranguera ? Tout le monde se récuse : le maire est enrhumé, l’adjoint a sa jument malade, le curé est invité à un grand dîner, etc… L’embarras est extrême. En fin de compte, on décide le boucher à prendre la parole, comme étant de tous le plus capable de le faire, en raison de l’habitude qu’il a de parler, du matin au soir, à ses bêtes. »

Si les gens de Ruaux tiennent la première place parmi les protégés de saint Idoux, les Bressauds ont certainement tous les droits à la seconde. Jugez-en plutôt.