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Page:Sauvé - Le Folk-Lore des Hautes-Vosges, 1889.djvu/40

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Le mois de janvier

Si vous voulez avoir des poules, quand vous mettrez les œufs à couver, placez-les pointe contre pointe ; si vous voulez avoir des coqs, placez-les gros bout contre gros bout.

Pour qu’un enfant devienne bon chanteur, il faut que le premier œuf qu’on lui donne à manger soit le premier qu’une poule ait pondu.

Si l’une de vos poules pond un œuf mou, c’est-à-dire un œuf dont l’enveloppe calcaire est inachevée et cède sous la pression du doigt, dites-vous qu’un sorcier a passé par là. Hâtez-vous de brûler cet œuf, pour qu’il ne vous arrive pas malheur. Si vous êtes sage, brûlez aussi la poule qui vous l’a donné ; brûlez-la vivante, entre minuit et une heure du matin ; mais prenez garde d’être dérangé dans cette occupation, car, si vous étiez vu, la mort seule de l’indiscret qui vous aurait troublé pourrait vous mettre à l’abri de tout danger.

Défiez-vous de la poule qui imite le chant du coq ! Elle annonce des contrariétés, des querelles interminables dans la maison de son maître, dit-on au Thillot ; — elle attire la malédiction sur la famille et les biens de celui-ci, assurent les gens de Vecoux. Vous ferez sagement de la tuer sans tarder.

C’est sans doute par allusion à ce chant de redoutable augure que l’on dit :