Page:Sauvage - Tandis que la terre tourne, 1910.djvu/108

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
108
tandis que la terre tourne


LE CAVEAU


Parfois, d’un pas qui s’est détourné de la terre,
Je descends au caveau environné de lierre
Dans mon âme où s’étend le chemin du passé ;
Je retrouve, à côté des pleurs que j’ai versés,
Les pâles souvenirs dont le ruban s’efface,
Ces jouets éclopés, cette petite glace
Où mon fantôme en natte est encor contenu ;
J’égrène le collier de cabochons grenus
Dont j’entourais mon cou de fauvette sans plumes
Et je vois sous un jour qu’un rayon vague allume