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tandis que la terre tourne


AI-JE PU T’APPELER DE L’OMBRE…


Ai-je pu t’appeler de l’ombre vers le jour,
Sachant qu’il est si peu d’allégresse et d’amour,
Que le soleil qui luit sur l’azur n’a pas d’âme
Et que sous son regard dévoré par la flamme
Dort l’éternelle nuit ?

Ai-je pu désirer pétrir une chair frêle
Et lui communiquer la fureur de mon aile
Quand je me tords les bras dans l’horizon réduit
Et quand la mort est là cachant derrière l’huis
Ses nudités amères ?