Page:Sauvage - Tandis que la terre tourne, 1910.djvu/43

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
43
pleine lune ou croissant


LA NUIT DU PÂTRE


Tout le jour les troupeaux clocheteux ont goûté
Le serpolet, la ronce et l’herbe de l’été,
Sur la montagne vierge où l’olivier ramage
Pour endormir l’olive appendue au feuillage.
L’agneau de courte laine épuisant la brebis,
Sans dépasser d’un pied l’espace du pâtis
Dans la crainte du chien dont le croc étincelle,
Musard, a fait jaillir le jeu des sauterelles
Des bouquets argileux du thym ensoleillé.
Le pâtre d’un couteau de hêtre s’est taillé