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LE TEMPS MARCHE, MAIS L’ESPÉRANCE DEMEURE.

actes et un certain goût à ses occupations, elle n’en poursuit pas moins son but unique : arriver à saisir le moindre indice qui puisse satisfaire son ardente et impérieuse curiosité ; connaître le pays, surtout la ville où elle a vécu tout enfant, avec ses parents bien-aimés.

Son pays, elle s’en doute. Quand devant elle on parle de la France, elle écoute, avide, répétant tout bas les mots français qui


Harris prolongea les heures de la leçon.

lui sont revenus à la mémoire, surtout depuis le jour où Harris et les jeunes misses Mac Dermott lui ont appris à s’exprimer dans cette langue.

Dès qu’elle saura d’où elle vient, elle partira immédiatement, brisant avec énergie, si cela est nécessaire, les entraves ou les liens puissants qui pourront s’opposer alors à son départ. Oui, fuir, comme le ramier, vers le vieux nid de son enfance est son seul désir, son unique pensée.

Bien des changements, bien des vides se sont produits autour d’elle.

Le malheur et la mort, qui semblent frapper sans relâche la