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UNE NOUVELLE CONNAISSANCE.

de terreur, dont le grand crime était d’ètre ignorante de la malice des humains.

Bientòt chacun revint après une recherche infructueuse.

Il était venu bien tranquillement rapporter son ouvrage.


Liette pleurait. Ce n’était pas seulement pour avoir été réprimandée, que son cœur était si remué.

Elle comprenait vaguement qu’elle avait eu tort, en effet, de s’être arrêtée à parler à des bohémiens, et d’avoir, sans permission, fait repasser son couteau au rémouleur. Sans s’en rendre bien compte, avec le germe de bon sens qui était le fond même de sa nature droite, elle considérait cependant son action comme un acte charitable, elle ne voyait pas en quoi il méritait autant de sévérité.

Mais son oncle l’avait insultée, et sa petite dignité d’enfant bien élevée se révoltait. Aussi, elle en concluait que Baude-Isart était un monstre dont maintenant elle devait avoir une peur bleue.

Il avait bien pu, étant tout seul avec elle, la menacer du fouet du père Rouillard, lui, le brave homme, qui ne touchait jamais