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Page:Savignac - La Jeune Proprietaire.djvu/222

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Olympe profita du repos de son amie pour se livrer à ses occupations habituelles. À son retour des champs, Clarisse était éveillée. Mademoiselle de Selbas avait écarté le paravent qui entourait son lit, et le coude appuyé sur le rebord de sa couchette, elle contemplait mélancoliquement le tableau simple mais frais auquel la vaste porte de l’étable servait de cadre.

On était à la fin du mois de mai, dans ces jours où le printemps se montre paré de ses plus beaux atours. Olympe, dont l’imagination était riante et presque poétique, n’avait rien négligé pour embellir sa demeure. La cour, aussi propre que peut l’être une cour de ferme, était partagée en compartimens de sainfoin d’Espagne et de gazons verts du plus joli effet. Ce n’était point un luxe inutile : les dindons, les oies, les canards, la bourrique et deux chèvres y trouvaient une abondante pâture. Au pied des jumelles, le long des murs antiques des granges, montaient des liserons en fleurs. La palissade qui séparait de la basse-cour était aussi couverte de