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Page:Savignac - La Jeune Proprietaire.djvu/247

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Je spéculai sur les denrées coloniales, sur le foin, sur les diamans, sur la chandelle. On prétend que mes associés avaient la conscience trop large pour des négocians. Quant à moi, si je juge de leur probité par le peu de bénéfices que nous donnaient nos opérations, je les déclare les plus honnêtes gens du monde, d’autant plus que, si je leur faisais observer que tel ou tel avait gagné des sommes considérables là où nous étions à peine rentrés dans nos fonds, ils me répondaient avec un sang-froid imperturbable : « c’est un fripon. »

Ils ne cessaient de me presser afin que j’obtinsse de mon père des fonds plus considérables à mettre dans notre maison, et mon père répondait à mes demandes par l’ordre formel de retourner au Bourgoin. Ce fut dans ces circonstances que mes amis de Paris songèrent à me marier. Avec la dot de ma femme je devais, selon eux, entreprendre les fournitures de l’une des dix-sept armées de la république. Entre toutes les demoiselles dont on me chiffrait la fortune pour me tenter