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Page:Savignac - La Jeune Proprietaire.djvu/31

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seule maîtresse de ce secret, afin que, si on le découvre, je sois…

— Tous ces soins sont inutiles, mon enfant, Saint-Julien a eu le bon esprit de ne point venir à Paris. Votre père n’a point émigré ; il servait dans la Vendée sous les ordres de La Roche-Jacquelin. Dans le courant de la campagne, il ramassa, sur le champ de bataille, après une affaire où l’avantage était resté à l’armée royale, le sac d’un bleu ; les papiers contenus dans ce sac apprirent à Saint-Julien que cet homme avait à Montargis un oncle qui, depuis la mort de ses parens s’était chargé de ses affaires. Lors de la soumission de la Vendée, votre père, muni de tous les papiers du jeune Morel, s’est présenté à Montargis chez le maréchal-ferrant. Il n’a point cherché à le tromper, et cet homme généreux a consenti à le faire passer pour son neveu. Ce jeune homme, né à Briare, n’était jamais venu à Montargis.

— Mon Dieu ! mon Dieu ! et je ne pourrai donc pas l’embrasser ?

— Si fait, chère Olympe, car il faut, sans