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Page:Savignac - La Jeune Proprietaire.djvu/32

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perdre de temps, faire sortir votre père de son asile. Le maréchal-ferrant est un parfait honnête homme ; l’action qu’il a faite en accueillant votre père et en le reconnaissant pour son neveu, est des plus belles ; mais, d’un jour à l’autre, la peur peut s’emparer de celui qui s’est conduit en héros la veille ; d’ailleurs des parens de Briare, des amis, de véritables soldats, peuvent découvrir la fraude ; enfin votre père est malade, sans argent, chez des artisans peu aisés, il faut donc le tirer sans tarder de cette situation ; il faut récompenser bien vite son bienfaiteur. Cela vous regarde ; c’est pourquoi je suis venu vous trouver sans perdre une minute.

— Que puis-je faire, mon oncle ?

— Tout, ma chère Olympe. Écoutez-moi bien, je vais vous mettre au fait de votre fortune et de votre position vis-à-vis de votre père, toutes choses que j’ai cru devoir vous laisser ignorer jusqu’à ce jour. Les Saint-Julien n’étaient pas très-riches, du moins depuis le règne de Louis XIV on ne les voit plus figurer que dans des actes de vente. Votre