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Page:Savignac - La Jeune Proprietaire.djvu/36

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vente. Je l’ai acheté et payé en la même monnaie que vous aviez reçue de votre débiteur. Saint Julien vous appartient donc, vous pouvez offrir à votre père un asile dans la maison de ses ancêtres.

— Je dois, mon oncle, rendre Saint-Julien à mon père. Il ne sera pas dit que sa fille consommera sa ruine.

— Je souhaite, pour votre bonheur à tous deux que votre père n’accepte pas cette restitution, et qu’il prête plutôt l’oreille à mon projet de vous faire émanciper pour vous donner le droit d’administrer cette propriété.

— Mais, mon oncle, à mon âge ?

— Vous aurez bientôt seize ans, ma nièce ; les rois sont majeurs à treize.

— Les rois ont des ministres.

— Eh ! qui vous empêchera de consulter, en cas de besoin, votre garçon de charrue, le berger, les filles de basse-cour ? c’est là le conseil privé qu’assemble une fermière. Croyez, Olympe, qu’en bien des circonstances la pratique en remontre à la théorie.

— Mais cette théorie, où la prendrai-je ?