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Page:Savignac - La Jeune Proprietaire.djvu/38

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mages se paient à raison de vingt-quatre francs l’arpent. Ce sont donc deux fois cent cinquante louis, ou sept mille deux cents francs, que vous pouvez percevoir tous les ans pour prix, il est vrai, d’un travail opiniâtre et de la bonne direction que vous saurez donner à vos travaux.

— Hélas ! comment oserai-je commander dans une maison où sera mon père ?

— Le sentiment qui plaide dans votre cœur contre votre émancipation est honorable, ma chère Olympe ; cependant il faut le combattre. Votre père est proscrit, il ne peut paraître dans aucune transaction sans risquer sa tête ; vous devez le soustraire aux regards de l’administration jusqu’à ce que je sois parvenu à le faire rayer de la fatale liste des émigrés. D’ailleurs, vous ne connaissez pas votre père : vous ignorez que ses goûts, ses habitudes, la faiblesse de sa santé, lui feraient, des soins que demande une exploitation agricole, une fatigue et un ennui sans cesse renaissans. C’est donc à vous, Olympe, à rendre à votre père la médiocrité de sa