maintenant, dans cette île où elle était emprisonnée, sans un médecin, sans médicaments, sans personne pour la réconforter, sans prêtres, la mort se présentait.
Elle sortit de sa maison et courut à la grève. Mais aucune barque n’était en vue. Le ciel, pourtant, s’était assombri, la côte en paraissait très proche. On voyait le phare tout blanc de la pointe Saint-Mathieu, et le Conquet, et Quéménès et Molène, si distinctement qu’un instant elle se mit à crier, dans l’espoir qu’on entendrait son appel.
Kergrésan, épuisé, demeurait anéanti, les membres étendus, immobile. Ses yeux avaient rougi, ses pupilles s’étaient démesurément dilatées ; elles brillaient au milieu de l’œil enfoncé dans l’orbite et les paupières ne bougeaient plus, ce qui donnait à son regard une terrible fixité. Sa respiration était si pénible qu’il paraissait étouffer et il avait des expirations si brusques que sa face en semblait déchirée.
Sa diarrhée, pourtant était passée. Mais, quand elle l’interrogea, à la fin de la journée, ce fut à peine si elle entendit sa réponse.
Virginie, pour réchauffer Yves, essaya de le frictionner. Il grelottait et se plaignait, lui aussi, d’une soif ardente.