Page:Savignon - Filles de la pluie.djvu/155

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Enfin, à son intense surprise, dans une apparition soudaine, une barque se révéla à une centaine de mètres du rivage.

« En voyant le bateau, je demandai — : « Qui vous êtes ? »

— Naufragés du Vesper, qu’ils firent.

« Quand j’entendis qu’ils parlaient le français, j’ai vu qu’il y avait du bon. »

Elle s’efforça de les dissuader de tenter d’approcher davantage de la côte, les engageant à contourner la pointe. Mais ils ne comprenaient pas et avançaient toujours, au risque de crever leur embarcation. Alors, elle descendit sur la grève et dirigea un instant leur route, indiquant les passes entre les récifs. Pour cela, Rose devait escalader des rochers couverts de goémon, passer de l’un à l’autre et crier des ordres qui n’étaient pas toujours compris. Elle s’aperçut que bientôt les hommes du Vesper ne l’entendraient plus et qu’ils allaient à nouveau risquer de se perdre, et de se laisser entraîner par le courant sur quelque récif, avant d’avoir pu atteindre un point d’abordage. Elle décida d’embarquer dans la chaloupe qu’elle pourrait ainsi piloter plus aisément. Et elle entra dans l’eau, marchant vers le large.

Elle allait perdre pied, quand on lui lança un