Page:Savignon - Filles de la pluie.djvu/158

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chaloupe, montée par le capitaine et par vingt et un hommes. »

Quand Rose eut amené son monde à Pen ar Roc’h, elle rentra chez elle. Des habitants conduisirent les naufragés chez le syndic. Ils apprirent là que l’autre embarcation, qui avait erré toute la nuit près d’Yorkas, avait été secourue, au lever du jour, par le canot de sauvetage de Porz Pol.

« Tous les matelots, ajouta Rose, vinrent me dire bonjour avant de partir de l’île. Mais je ne sortais plus parce que je ne pouvais pas marcher... Mon sabot que j’avais perdu, donc ! expliquait-elle, coléreuse à ce souvenir « et puis, ma jambe était toute « dilustrée »... Après, j’ai été enrhumée pendant huit mois. »

C’est alors que vinrent les honneurs. Rose reçut des récompenses qui s’élevèrent a près de dix mille francs. Mais, ce qui l’enchanta surtout, ce fut son voyage à Paris, aux frais d’une société de sauvetage. Elle était descendue chez un membre de ladite société, « un vrai bon garçon ». « Là-bas, à Paris, ajoutait-elle, tout le monde fut content de me voir. »

Nous parcourûmes ensemble, en longeant la côte, tout le chemin qu’avait accompli la cha-