Page:Savignon - Filles de la pluie.djvu/169

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II



Elles étaient plusieurs, dans l’île, à s’étonner de voir Juliana aimer depuis tantôt un mois. Elle ne sortait presque plus. C’était à peine si elle apparaissait, à présent, dans ces débits où elles entrent toutes, même les plus vertueuses, pour sourire au péché mignon de quelque liqueur un peu raide et qui réchauffe, après les longs travaux sous la pluie.

Même, quand, on l’appelait de l’intérieur des cafés, en frappant aux carreaux, le verre en main, elle n’arrêtait plus son char qu’elle conduisait debout, au grand trot, pendant la traversée du bourg. On ne la voyait point davantage dans ces veillées sans hommes qui se prolongent tard dans la nuit.

Aussi, profitant d’une absence de Soley,