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Page:Savignon - Filles de la pluie.djvu/209

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mandaient à leurs filles, si d’aventure, elles se risquaient à visiter un bateau, de rester toujours sur le pont.


Ce soir-là, Soley ne rentra pas au Naoulou : son parti était pris.

Le lendemain seulement, et dans l’après-midi, il se rendit chez son amie. Elle était pâle et défigurée. Elle s’émut dès qu’elle l’aperçut.

— Inutile de donner aucune explication, déclara-t-il.

Et il passa dans la salle voisine pour prendre quelques objets qui lui appartenaient.

Elle aurait pu lui montrer sa robe encore trempée d’eau de mer, et les plaies qu’elle s’était faites aux mains et aux genoux, contre les rochers, en gagnant péniblement la terre ; elle aurait pu lui apprendre cette fuite désespérée, au péril de sa vie. À quoi bon ?... Il ne croirait pas à sa résistance ni à sa fidélité...

Et une chose, qu’elle savait maintenant, la convainquait qu’il ne reviendrait pas sur sa décision.

— Je m’en vais, adieu ! fit-il, quand il traversa de nouveau la pièce.

Elle se détourna simplement et ne tenta point de le retenir.