Page:Savignon - Filles de la pluie.djvu/94

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quement avaient été perçus. Les hommes s’étaient dressés ; une horreur avait gagné leurs fronts sanguins et les glaçait d’effroi, dans l’attente de quelque chose de surnaturel.

Le bruit se répéta encore.

Barba, pourtant, se dirigea vers le fond de la pièce, comme inconsciente, la bouche déjà entrouverte.

— Barba !… tais-toi !… cria Jeanne Poulbrac.

Et, par la fenêtre béante, elle sauta et s’enfuit dans la nuit. Rose Iliou la suivit aussitôt.

Les trois hommes n’avaient pas bougé. Ils se regardèrent, un peu remis de leur trouble et aperçurent Barba toujours là. Alors, Le Durduff, décontenancé, furieux d’avoir vu les femmes lui échapper, se ressaisit soudain et, levant le poing sur l’îlienne :

— Ah !… Je lui ferai la peau, à cette bavarde !

Et il s’avança d’un pas.

Mais, à ce moment précis, il s’affaissa sur le sol, à demi paralysé d’angoisse, car le rideau du lit avait bougé et, lui aussi, affirma-t-il plus tard, il avait vu la main d’or.


Au petit jour, Herment de belle humeur et