Page:Say - Œuvres diverses.djvu/161

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


CONSERVATOIRE
DES ARTS ET MÉTIERS.


DISCOURS D’OUVERTURE DU COURS D’ÉCONOMIE INDUSTRIELLE,

prononcé le 2 décembre 1820[1].
Messieurs,

Le Gouvernement, en instituant au Conservatoire des Arts et Métiers, l’enseignement, auquel vous venez prendre part, montre sa louable sollicitude pour le progrès des arts utiles. Cette institution, qui n’avait pas de module dans les autres États de l’Europe, mérite d’y trouver des imitateurs. Partout il existe des chaires publiques pour l’enseignement des lettres, de la médecine et des lois ; dans plusieurs pays il en existe pour les sciences physiques et mathématiques ; on a vu même des cours de technologie, ou de la pratique des arts ; mais jusqu’à ce moment on n’avait rien fait, dans les établissements publics, pour mettre les personnes qui se consacrent à des professions industrielles, à portée de profiter des hautes connaissances dont s’enorgueillit à bon droit notre siècle. Il semblait que le savant dût rougir de rendre sa doctrine utile, et que l’artiste fût incapable de s’élever au-dessus d’une pratique aveugle.

  1. La création de la chaire d’Économie industrielle au Conservatoire des Arts et Métiers, et la nomination de J.-B. Say à cette chaire, se rapportent à l’année 1820. Ce discours a donc ouvert la série des leçons que l’illustre professeur prononça dans cette enceinte pendant douze années consécutive.

    On trouvera dans la correspondance une lettre à M. Thénard dans laquelle l’auteur, d’accord avec le savant chimiste, avait développé les motifs qui devaient porter à instituer l’enseignement de l’économie politique au Conservatoire des Arts et Métiers. Cette lettre fut mise sous les yeux du ministre, et eut sa pari d’influence dans la décision favorable qu’on obtint.

    (Note des Éditeurs.)