Page:Say - Œuvres diverses.djvu/201

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Nous examinerons ensuite les systèmes relatifs à la population dont le bien-être est le but de toutes les recherches de l’économie sociale.

Ce sujet nous conduira aux différents moyens de colonisation et au système colonial adopté par les modernes, système qui les a plongés dans des guerres funestes, et leur a fait perdre une partie des immenses avantages qu’ils pouvaient retirer des progrès de la navigation, et des découvertes qui ont livré la surface entière du globe à leur exploitation.

Je me propose ensuite de développer devant vous la manière dont les revenus de la société sont distribués entre les nations, et, dans chaque nation, entre les individus. Nous examinerons en passant ce que les Anglais appellent la théorie de la rente, ce qui n’est dans notre langage que le revenu du propriétaire foncier. Je dis que j’examinerai cette théorie en passant, parce que c’est une pure abstraction dont Ricardo et ses partisans ont voulu faire une partie fondamentale de l’Économie politique ; réduite à ses termes les plus simples, elle n’a rien de nouveau, rien d’applicable. Il me semble même, d’après mes dernières correspondances avec les savants d’Angleterre, qu’on renonce successivement à soutenir ce qu’elle a de métaphysique et d’inutile.

Nous verrons ensuite la source des revenus qui proviennent de l’intérêt des capitaux, de ce qu’on appelle vulgairement intérêt de l’argent, et les différentes formes du prêt à intérêt, où il n’entre souvent pas un seul écu. Cela nous conduira à l’investigation de ce qu’on appelle fortunes immobiliaires, sociétés de commerce et sociétés à privilèges.

Nous arriverons ensuite à la consommation des biens de la société, sujet d’une haute importance et fécond en erreurs dans la théorie comme dans la pratique. C’est ainsi que, en physiologie, l’absorption qui renouvelle incessamment toutes les parties du corps humain a donné naissance à beaucoup de systèmes, et n’est même pas encore très-bien connue.

Nous verrons comment les richesses contribuent à l’entretien des familles et comment la prospérité générale dépend de l’intelligence qui préside à leur consommation.

De là nous passerons aux dépenses publiques, celles qui satisfont aux besoins du corps social d’une manière bien favorable à sa prospérité, si elles sont prudemment administrées, mais dont l’excès entraine la ruine