Quelle est la faute où l’on tombe quand on attribue trop d’importance à des besoins futurs et incertains ?
Dans l’avarice ; et lorsqu’on ne leur attribue pas assez d’importance, on tombe dans la prodigalité.
Lequel fait le plus de tort à la société de l’avare ou du prodigue ?
C’est le prodigue ; parce qu’après avoir dépensé tout son revenu, il ne peut vivre que sur son capital, et qu’un capital ne saurait être dépensé improductivement sans ôter un revenu à celui qui en était possesseur, de même qu’aux industrieux dont il mettait le travail en activité.
La consommation n’est-elle pas cependant favorable à la richesse des nations, en provoquant la production ?
La consommation ne saurait augmenter les richesses d’une nation, à moins de provoquer la production d’une valeur plus grande que la valeur consommée ; car ce ne peut être en détruisant de la richesse que l’on augmente la quantité des richesses. Mais comme la consommation est accompagnée d’un dédommagement, et que si l’on y perd une valeur on y gagne une satisfaction, toutes les consommations bien entendues, qui provoquent la création d’un nouveau produit, sont favorables, en ce qu’elles multiplient les satisfactions éprouvées dans