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CHAP. XXVI. — DES CONSOMMATIONS PRIVÉES.

la société. Un peuple qui consomme beaucoup et qui reproduit de même a plus de vie, il jouit d’une existence plus développée et d’une civilisation plus complète.

Sous ce rapport, l’épargne n’est-elle pas un mal ?

L’épargne, lorsqu’elle n’est qu’une consommation différée, ne retarde que de bien peu l’activité de la consommation ; et quant à l’épargne qui a pour objet l’augmentation des capitaux reproductifs, elle entraîne une consommation, puisqu’un capital ne peut être employé reproductivement qu’à des achats de matériaux ou de travail pour les consommer.

N’y a-t-il pas un autre avantage dans cette dernière épargne, outre qu’elle-même est une consommation ?

Oui, car ce n’est pas une consommation faite une fois pour toutes ; c’est une consommation qui se répète aussi souvent que le capital est remboursé par l’effet de la production.

Éclaircissez cela par un exemple.

Si, pour illuminer des fêtes, j’achète pour mille francs d’huile sur mon revenu de cette année, je ne retrouverai plus ces mille francs et, par conséquent, je ne pourrai pas les dépenser une seconde fois ; mais si j’emploie cette somme à éclairer des ateliers,