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CATÉCHISME D’ÉCONOMIE POLITIQUE.

qui fournissent l’augmentation d’impôt dont on paye les intérêts ; ce qui occasionne pour eux une diminution de revenu.

Il me semble que le rentier touchant d’un côté un revenu que le contribuable fournit d’un autre côté, il n’y a aucune portion de revenu perdue, et que l’État a profité du principal de l’emprunt qu’il a consommé.

Vous êtes dans l’erreur ; il y a dans la société un revenu perdu, celui du capital prêté au gouvernement. Si j’avais fait valoir, ou qu’un entrepreneur d’industrie eût fait valoir pour moi un capital de 10,000 francs, j’en aurais retiré un intérêt de 500 francs qui n’aurait rien coûté à personne, puisqu’il serait provenu d’une production de valeur. On ouvre un emprunt et je prête cette somme au gouvernement. Elle ne sert pas, dès lors, à une production de valeur ; elle ne fournit plus de revenu ; et si le gouvernement me paye 500 francs d’intérêt, c’est en forçant des producteurs, agriculteurs, manufacturiers ou négociants, à sacrifier une partie de leurs revenus pour me satisfaire. Au lieu de deux revenus dont la société aurait profité (celui de 500 francs produit par mon capital placé reproductivement, et celui de 500 francs produit par l’industrie du contribuable), il ne reste plus que celui du contribuable que le gouvernement