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CHAP. XXX. — DES EMPRUNTS PUBLICS.

me transfère après avoir consommé à jamais mon capital[1].

Sous quelle forme le gouvernement reçoit-il en général les capitaux qu’on lui prête ?

Il met en vente 3 francs, ou 4 francs, ou 5 francs de rente annuelle, et il vend cette rente au cours que les rentes qu’il a précédemment vendues ont actuellement sur le marché[2]. Dans cette vente qu’il fait, il reçoit un capital d’autant plus considérable que le prix courant des rentes est plus élevé ; lorsque le prix d’une rente de 5 francs est à 100 francs, il reçoit 100 francs de principal pour chaque fois 5 francs de rente qu’il promet de payer, lorsque le prix d’une rente de 5 francs est à 80 francs, il reçoit seulement 80 francs de principal pour une rente de 5 francs.

Conséquemment, il emprunte à des conditions d’autant meilleures que le prix de la rente est plus

  1. Voyez, dans mon Traité d’économie politique, quatrième édition, liv. III, chap. ix, un tableau synoptique de la marche de ces valeurs. Ch. C.
  2. Un gouvernement qui vend des rentes pour s’en approprier le prix vend en réalité le revenu des particuliers. Il aliène non seulement les richesses et les facultés industrielles des générations présentes, mais encore celles des générations à venir. Une nation peut être ainsi mise à l’encan et vendue, par les gens qui la gouvernent, aux capitalistes de tous les pays qui se présentent pour enchérir. Ch. C.